
« Confinement ». Voilà un mot dont on ignorait tout il y a un an… En ce début 2020, une épidémie due à un coronavirus se propage. Qualifiée de « petite gripette » par certains, considérée comme une « simple grippe carabinée » par beaucoup, elle semble encore bien lointaine. D’ailleurs, cette maladie n’a même pas de nom ! Et puis en mars, on s’aperçoit qu’elle fait des morts et qu’elle envoie des gens en réanimation… beaucoup de gens. Face à cette maladie très mal connue et sans réel moyens de protection ou de traitement, il ne reste d’autre solution que de s’enfermer chez soi. A cette période en effet, il est impossible de se procurer le moindre masque et il est très difficile de trouver du gel hydroalcoolique ou des lingettes désinfectantes. Il faut noter aussi une « curiosité » : un denrée très difficile à se procurer a été le papier toilette 🙂 En temps de grèves ou de troubles, les gens se ruent sur l’essence. Ici, étant confinés, cela ne servait à rien et ils se sont rabattus sur le papier toilette… Les mystères de l’Homme sont parfois impénétrables ! Le 17 mars 2020, nous avons donc découvert, stupéfaits, ce qu’était un confinement et tout ce qui allait en découler. Ce confinement, initialement prévu pour 15 jours, durera en fait jusqu’au 11 mai et le déconfinement sera complet vers la mi-juin.

Dans un premier temps, l’appareil photo est remisé au placard. Se retrouver à la maison ne veut pas dire avoir du temps libre, bien au contraire. Tout d’abord, il faut adapter son organisation : tout le monde doit travailler et disposer des outils nécessaires, notamment un ordinateur. D’un point de vue professionnel, il faut gérer la mise en télétravail de toute l’entreprise : gros travail et pas mal de stress. Du côté scolaire, il faut se débrouiller avec les outils de l’éducation nationale qui ne sont absolument pas prévus pour une si grande charge : à 9h00, les enfants ne peuvent plus se connecter pour récupérer le travail de la journée et, pour les enseignants, il est impossible de mettre en ligne quoi que ce soit avant… tard le soir.
Passés les premiers jours, la vie s’organise avec un nouveau rythme, ponctué par les quelques sorties obligatoires, moment toujours stressant, en particulier les courses. Paradoxalement, c’est aussi un soulagement de voir tout le monde à la maison et un peu à l’abri ce cette épidémie.
Pour le photographe, c’est un moment de grande interrogation car les restrictions en vigueur interdisent, de fait, l’accès à la nature. Ceci est assez contre-intuitif car, une fois perdu et isolé en pleine nature, il est difficile d’imaginer quelles « interactions sociales » pourraient se produire… Après une période de doute et de résignation, la conclusion s’impose : la seule nature accessible est celle du jardin. Et elle est très souvent oubliée et négligée. La redécouvrir a finalement été un grand plaisir.
Redécouvrir la nature de son jardin, c’est d’abord en explorer les recoins cachés. On y trouve parfois des petites fleurs inconnues. Vient ensuite le temps de la recherche : mais quelle est cette fleur ? Il n’est pas toujours évident d’identifier une fleur comme cette ancolie commune poussant à l’ombre du chèvrefeuille, surtout lorsqu’elle est encore en boutons… C’est curieux car on pourrait croire que les fleurs du jardin sont connues. Le moment est maintenant venu de ressortir le matériel qui dort dans le placard : trépied, boitier et objectifs vont enfin pouvoir prendre l’air !

Photographier animaux et plantes dans le jardin n’est pas toujours simple. En effet, on se heurte souvent aux éléments artificiels comme une terrasse, une clôture ou un banc. Il faut alors ruser pour les éliminer du cadre. Cela développe l’inventivité. Ce sera utile même dans la nature sauvage ou il faut parfois éliminer un éliment du cadre. Tout entrainement est bon à prendre.
Une question vient alors à l’esprit : comment se comporte la nature sans la présence de l’Homme ? Reprend-elle ses droits ? Depuis le jardin on entend et on aperçoit un couple de buses variables qui tournoie au-dessus de la ville. La nature semble se rapprocher et reprendre ses droits.

On découvre également des fleurs très photogéniques comme les nigelles de Damas, blanches ou bleues. On peut profiter de leur disponibilité pour tenter toutes sortes de prises de vue. Parmi les (très) nombreux déchets, on obtient quelques belles images. Les œillets d’Inde sont également un sujet très sympathique : très colorés et peu remuants, ils se prêtent très bien aux diverses expériences et notamment au noir et blanc.
L’occasion est belle de laisser une petite friche de renoncules rampantes et de tenter de les photographier.
En parallèle, on suit toujours l’actualité de l’épidémie qui ne faiblit pas, bien au contraire : on arrive bientôt à son pic. LA maladie à même désormais un nom : la « Covid 19 ». Nous nous organisons donc pour rester bien enfermés durant les 15 jours les plus critiques : les courses sont faites en conséquence et seule une sortie à la boulangerie sera nécessaire. Heureusement, il fait beau et chaud. On peut donc profiter de la terrasse et du jardin.

Au moment du dé-confinement, on redécouvre l’extérieur, en commençant par les chemins près de la maison. On cherche alors des endroits plus « sauvages ». Le besoin de nature et de grands espaces revient au galop.
On n’en oublie pourtant pas le jardin. De nombreuses idées d’aménagement viennent à l’esprit pour varier les futures prises de vue. Pourquoi pas un petit coin « sous-bois » à l’ombre du chêne ?
Au mois de mai 2020, au moment de ressortir et de retrouver un peu de liberté, nous étions loin de nous douter que ce confinement « unique » serait en fait loin de l’être. Après la parenthèse de l’été, le virus est revenu, plus fort que jamais. Au gré des « variants », il a déjoué nos stratagèmes et il est plus vivace que jamais. Nous avons subi un deuxième confinement à l’automne et le troisième commence en ce début avril 2021…
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Une réponse sur « Le grand confinement »
J’adore ! Tes photos…ton texte…super!
Ton descriptif du confinement me donne encore des frissons, un an après.
On n’oubliera pas… C’est une période gravée en nous !